8. Mäerz

Internationale Fraendag

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VOM08.02.2019

Notre avenir commence maintenant : Transformer nos institutions politiques et décisionnelles

Nos priorités pour la prochaine mandature européenne (2019-2024) sont la reconnaissance du vécu des femmes et des filles vivant aujourd’hui en Europe et la prise en considération de leurs besoins.

Le travail de mise en œuvre d’une stratégie internationale de développement des droits humains n’est pas achevé. 

Assurer l’égalité entre les femmes et les hommes et l’intégration d’une perspective de genre dans tout les cadres politiques et financiers sont une obligation de l’Union européenne en vertu des traités de l’UE.

Une Europe qui réalise l’égalité entre les femmes et les hommes dans le processus de prise de décisions politiques

Les femmes sont encore toujours largement sous-représentées dans toutes les institutions européennes et dans les états membres de l’UE. Ceci est particulièrement vrai au Luxembourg. Cela signifie que la moitié de la population est quasi absente des lieux où les décisions qui gèrent nos vies sont prises. Il est indispensable de garantir la représentation des femmes et des hommes équitablement.

Nos appels à l’Europe:

  • Assurer une représentation égale des femmes et des hommes dans la prise de décision politique : une représentation 50/50 de chaque sexe dans n’importe quel corps décisionnel de l’UE, cela incluant les « top jobs ».
  • Une stratégie politique solide en matière d’égalité entre femmes et hommes – pendant toute la durée de la mandature 2019-2024 – qui reflète les obligations de l’UE de garantir l’égalité entre les femmes et les hommes.
  • Nommer un.e commissaire européen.ne ayant la responsabilité exclusive de faire respecter  l’égalité entre les femmes et les hommes et  de coopérer avec les autres commissaires afin de veiller à l’application de la dimension de genre dans tous les domaines. (transversalité)
  • Adopter une politique de tolérance zéro envers la discrimination fondée sur le sexe, l’origine raciale ou ethnique, la religion ou les convictions, le handicap, l’âge ou la sexualité dans toutes les institutions et parlements en Europe.

 Nos appels nationaux:

  • Les partis politiques doivent assurer une égale représentation des femmes et des hommes sur leurs listes des candidats.e.s. et accorder aux femmes un placement en tête de liste.
  • Les partis politiques doivent inclure l’égalité entre les femmes et les hommes en priorité dans leurs programmes électoraux.
  • Les partis politiques doivent accorder une réelle visibilité à leurs candidates (médias, tables-rondes etc.).
  • Le gouvernement doit proposer des candidat.e.s en tant que commissaires de manière telle que la représentation égale des femmes et des hommes est assurée parmi les membres de la Commission européenne.

Une Europe libre de toute violence envers les femmes

La violence masculine est une réalité pour beaucoup de femmes et de filles en Europe et constitue une expression de la réalité des inégalités structurelles entre les femmes et les hommes. L’élimination de la violence à l’égard des femmes fait partie intégrante de la réalisation de l’égalité des sexes dans nos sociétés. Ensemble, nous devons agir pour mettre fin à toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles et pour promouvoir une société de paix et de sécurité. Toutes les femmes et les filles méritent une vie sans violence et exempte de crainte de la violence.

Nos appels à l’Europe:

  • Ratifier et mettre en œuvre la Convention du Conseil de l’Europe relative à la prévention et à la lutte contre la violence à l’égard des femmes et contre la violence domestique et assurer la pleine intégration de la Convention dans la législation et le cadre politique de l’UE.
  • Un cadre juridique européen fort sur le problème de la violence à l’égard des femmes introduisant des règles obligatoires et normalisées dans tous les états membres de l’UE. Suite à la ratification de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et le combat de la violence contre les femmes et la violence domestique, introduire une Directive sur la violence à l’égard des femmes, et adopter une stratégie globale de l’UE et la mise en œuvre de la Convention européenne sur les droits des victimes
  • Assurer une transposition efficace de la Directive 2011/36 / UE sur la lutte contre la traite des êtres humains en mettant un accent particulier sur l’analyse sexospécifique et la traite aux fins d’exploitation sexuelle.

Nos appels nationaux:

  • Introduire la pénalisation des auteurs de violences psychologique.
  • Assurer une protection adéquate contre la violence pour toutes les femmes et les filles, en utilisant le cadre des quatre P : Prévention, politiques intégrées, protection et poursuites (fin de l’impunité).
  • Dépénaliser les personnes se prostituant et fournir des soins de santé, un soutien et les aides à la sortie aux personnes touchées par la prostitution.
  • Collecter systématiquement les statistiques ventilées selon le genre sur toutes les formes de violence.

Une Europe qui garantit l’indépendance économique des femmes

Il faut inverser le phénomène de la féminisation de la pauvreté qui touche particulièrement les femmes déjà marginalisées en raison de leur expérience de plusieurs formes de discriminations. 

Nos appels à l’Europe:

  • Garantir l’indépendance de toutes les activités économiques des femmes, y compris les droits individuels à la protection sociale, à la fiscalité et à la lutte contre le chômage, contre la pauvreté et contre l’augmentation du travail précaire et améliorer les conditions de travail dans les secteurs où les travailleuses prédominent par le renforcement, le suivi et la révision des systèmes législatifs existants au sein de l’UE.
  • Adopter une « garantie de soin » pour traiter tous les besoins de soins tout au long du cycle de vie, et investir dans l’économie des soins en incluant une budgétisation sexo-spécifique permettant une répartition équitable entre les hommes et les femmes.
  • Veiller à ce que le cadre macroéconomique, y compris la stratégie et l’architecture du semestre européen après 2020, recherche spécialement les progrès en matière d’égalité entre les femmes et les hommes et plus particulièrement, l’indépendance économique des femmes. Il s’agira d’évaluer l’impact sur le genre des politiques macro-économiques et d’émettre des recommandations spécifiques nationales.
  • Adopter des objectifs de qualité pour les infrastructures de soins : infrastructures pour les personnes dépendantes, âgées et les personnes handicapées.
  • Toutes les mesures doivent viser les discriminations multiples et croisées face aux femmes handicapées, femmes issues, de minorités ethniques, femmes trans, de différents groupes socio-économiques et de formation scolaire différente et les femmes jeunes et âgées, celles dont l’accès aux services, au financement, à un travail décent est particulièrement limité, et dont les contributions sont trop souvent négligées.

Nos appels nationaux:

  • Garantir aux femmes et aux hommes la sécurité financière et l’indépendance lorsqu’ils prennent soin de quelqu’un d’autre, y compris des congés payés et un droit au congé à temps partiel non transférables et autres dispositions légales protégeant les femmes et les hommes contre toute forme de discrimination fondée sur la maternité / paternité /congé parental/soignant.e.s.
  • Assurer la mise en œuvre des objectifs de Barcelone pour la disponibilité de services de garde abordables, accessibles et de grande qualité.
  • Assurer une réelle égalité salariale et s’attaquer à l’écart de pension entre les femmes et les hommes, en instituant l’individualisation des droits à pension.
  • Allouer un financement suffisant pour garantir la qualité des services de soins et la dignité du travail professionnel et en tant que soignant.e.s informel.le.s.

Une Europe qui assure la paix, la sécurité et la dignité à toutes les femmes et les filles

Le bien-être et la sécurité des femmes et des filles sont menacés au quotidien (exploitation sexuelle, déni de la santé sexuelle…). Nous réclamons un meilleur avenir pour tout un chacun en Europe et nous devons travailler ensemble pour que toutes les femmes et toutes les filles puissent s’épanouir pleinement dans un environnement sécurisé et favorable.

Nos appels à l’Europe:

  • Veiller à ce que toutes les procédures préexistantes et nouvelles d’asile soient conformes aux lignes directrices du HCR (Agence des Nations Unies pour les réfugiés) sur la protection internationale et développer les compétences en matière de genre au sein de la structure du Bureau européen d’appui en matière d’asile (EASO), en particulier mettre en place des centres de coordination chargés de coordonner l’intégration de la dimension du genre.
  • Veiller à ce qu’une réponse humanitaire soit au cœur des décisions politiques relatives à l’immigration en dehors de l’UE : augmentation des dépenses d’aide humanitaire aux camps de réfugiés au sein de l’UE, relance des opérations de recherche et de sauvetage dans les eaux méditerranéennes.
  • Adopter des mesures visant à interdire et à combattre le sexisme et les stéréotypes liés au genre dans les médias et l’éducation, qui touchent particulièrement certains groupes de femmes victimes de discriminations multiples, par le biais de l’adoption d’une Directive de l’UE, conforme à la Directive sur l’égalité de traitement.
  • Au sein des institutions de l’UE, veiller à ce que des codes de conduite soient adoptés et appliqués afin de lutter contre le sexisme, la communication et les comportements sexistes sur les lieux de travail et dans les programmes de travail.

Nos appels nationaux:

  • Adopter des programmes complets d’éducation à la sexualité pour tous les groupes d’âge en utilisant un langage approprié et couvrant le consentement, les relations, la santé sexuelle, des informations sur les droits et besoins des populations LGBTQI + et la sécurité en ligne en matière de cyber-violence et de pornographie.
  • Respecter strictement les droits humains en matière de réinstallation des réfugié.e.s et des des demandeuses et demandeurs d’asile fondés sur les droits humains, étayés par des stratégies globales d’intégration locales et nationales comportant des mesures sexospécifiques et des procédures de demande de statut d’immigration indépendantes afin qu’aucune femme ou fille ne puisse être contrôlée en vertu  de sa situation  juridique.
  • S’assurer que toutes les femmes et les filles bénéficient librement d’une aide en matière de soins de santé tenant compte des spécificités des sexes, dans le cadre d’une stratégie de la santé des femmes, quels que soient leur statut juridique et financier, leur âge, leur lieu de résidence, leur religion, leur appartenance ethnique ou leur mode de vie. Cela devrait inclure les contrôles des maladies sexuellement transmissibles (MST), l’accès aux contraceptifs, les services d’avortement, les services de maternité, accompagnés des conseils et des informations sur les soins de santé le tout dans un langage simple et accessible tenant compte de la diversité des origines des femmes et des services spécialisés disponibles pour les groupes identifiés comme « à risque ».

Une Europe qui canalise les ressources pour les droits des femmes

Les décisions financières et les investissements reflètent les priorités politiques. Par conséquent, les mécanismes de financement et les ressources allouées doivent refléter la véritable mesure des engagements politiques en faveur des droits des femmes et de l’égalité des sexes. Nous appelons à un financement durable des organisations des droits des femmes afin de pérenniser le mouvement des femmes. Nous demandons l’allocation et la mise en œuvre de budgets adaptés pour permettre de concrétiser les droits des femmes et l’égalité à tous les niveaux.

Nos appels à l’Europe:

  • Veiller à ce que le budget de l’UE tienne compte de la problématique liée aux questions de l’égalité des genres, soit écologiquement durable et favorise la cohésion sociale.
  • Un cadre financier renforcé pour l’égalité entre les femmes et les hommes, y compris dans le règlement portant sur les dispositions communes 2021-2027 (CPR) pour tous les fonds structurels et de cohésion de l’UE.
  • Introduire une budgétisation sensible au genre dans le cadre financier pluriannuel (CFP) et garantir des programmes de financement spécifiques pour les droits des femmes et l’égalité des sexes, y compris la recherche sur le genre.

Nos appels nationaux:

  • Allouer des budgets pour les droits des femmes et l’égalité des sexes à tous les niveaux, y compris la budgétisation sexospécifique dans le budget national qui répondent aux besoins et aux droits de toutes les femmes dans leur diversité.
  • Augmenter les ressources destinées au soutien des organisations de femmes à la fois au niveau national, au sein de l’UE et dans les actions extérieures de l’UE.
VOM08.02.2019

FEMINISTISCHE SOLIDARITÄTSAKTION am Internationalen Frauentag

Feminismus ist nicht passé. Die Rechte, die unsere Mütter und Großmütter einst erkämpft haben, werden immer wieder erneut angegriffen und in Frage gestellt – in Luxemburg, wie auch in vielen anderen EU-Ländern.

Im Mai wird das Europaparlament gewählt, daher wollen wir europaweit unsere Forderungen einbringen und dafür sorgen, dass sie bei den politisch Verantwortlichen Gehör finden!

Am 8. März 2019 streiken weltweit in zahlreichen Ländern Frauen für ihre Rechte. Die Aktionsplattform JIF ruft auf zur Solidarität mit allen streikenden Frauen. 

Wir treffen uns um 12 Uhr am Hauptbahnhof der Stadt Luxemburg um  gemeinsam zur Place d’Armes zu laufen, wo wir unseren gesellschaftspolitischen Forderungen Ausdruck verleihen. 

Kommt zahlreich, laut und in Symbolfarbe Violett zum Treffpunkt!

Plattform JIF
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Centre de documentation sur les migrations humaines (CDMH) | CID Fraen an Gender | Centre d’Information GAy et LEsbien (CIGALE) | Conseil National des Femmes du Luxembourg (CNFL) | Chrëschtlech-Sozial Fraen (CSF) | déi gréng | déi jonk gréng | déi Lénk | Femmes communistes | Femmes en détresse | FNCTTFEL-Landesverband | Foyer Sichem/FMPO | Femmes socialistes | Laika | KWENI | LCGB | Médecins du Monde Luxembourg | MDM/Hipatia | OGBL | Planning Familial | Time For Equality | Union des Femmes Luxembourgeoises | Voix de jeunes femmes


VOM03.02.2019

11h30

DISCOURS OUVERTURE Fête féministe  |  Salle Krieps
CONCERT APÉRO-JAZZ Criss Cross

The three musicians have a very spontaneous, interactive approach and share a large range of musical influences that fall not only within the jazz genre. Tori Freestone – Tenor Saxophone, Alcyona Mick – Piano, Brigitte Beraha – Voice

13h00

INFORMATION Violence domestique  |  Salle A11

Séance d’information sur la violence domestique, description du Foyer Sud et du Log-In, présentation de l’enfant en tant que victime, workshop interactif, discussion et échange en petit groupe.
Org.: CNFL
Nombre de places limité (15 ans +)
Inscription obligatoire (anik.raskin@cnfl.lu)

TABLE RONDE Feminismus im Wandel  | Salle Ensch

Lesung und Diskussion von Auszügen aus dem Band «Mit den Haien streiten: Frauen und Gender in Luxemburg seit 1940».
Avec Maddy Mulheims-Hinkel, Christel Baltes-Löhr und Christa Brömmel
Moderation : Isabelle Schmoetten
Org. : CID | Fraen an Gender
Langue : LU

CONFERENCE Quels ingrédients pour une politique étrangère féministe?  | Salle Dune

Qu’entend-on par « politique étrangère féministe » ? Quel rôle les femmes exercent-elles dans la politique étrangère? Quel impact une telle politique étrangère peut-elle avoir ? Nous vous invitons à venir explorer ce terme avec nos illustres invitées.
Avec Carole Dieschbourg, Paulette Lenert, Tilly Metz, Yuriko Backes
Modération : Tanja Duprez, déi jonk gréng
Langue : LU
Org. : déi jonk gréng

14h00

ATELIER Anti-féminisme et stratégies de riposte  | Salle Klecker

Atelier participatif pour démasquer certaines formes de discours et attaques anti-féministes et permettant d’élaborer ensemble des stratégies de riposte.
Mixité choisie: FLIT* (Femmes, Lesbiennes, Inter* et Trans*)
Org. : Cigale et LaikaA

15h00

TABLE RONDE Position(s) des Femmes d’origine africaine en Europe   |  Salle Ensch

Il existent plusieurs femmes africaines, elles sont souvent misent dans un même panier. Et si on en parlait?
Modération : Ghislaine Tchuisseu
Org. : KWENI
Langue : FR

ECHANGE 2020 Grënn fir ze streiken  |  Chapelle

Fraen aus alle Beräicher vun der Aarbechtswelt, a Gewerkschaftlerinnen, treffe sech, fir eng Bestandsopnam vun hirer Aarbechtssituatioun zu Lëtzebuerg ze maachen. Nous voulons construire des alliances et organiser ensemble une grève des femmes pour l’année 2020.
Modération assurée par les membres de déi Lénk Féministes.
Org. : Déi Lénk Féministes
Langue : LU et FR
Les hommes sont les bienvenus

FILM Histoire(s) de Femme(s)  |  Salle A11

Retraçant l’émergence et l’évolution de l’émancipation des femmes au travers de destins personnels de femmes issus de différentes générations du 20e siècle. 
Avec la réalisatrice Anne Schroeder
Org. : déi gréng Genderrot

16h00

ATELIER SexualitéS et +…  |  Salle Klecker

Jeu interactif, ludique et récréatif. Venez tester vos connaissances sur la santé sexuelle et affective !
Avec Liz Van Rijswijck et Sandy Lorente
Org. : Planning Familial

DISCUSSION Europe et Genre  |  Salle Dune

Discussion ouverte au sujet des femmes en Europe: travail, égalité salariale, risque de pauvreté et violences. Avec la participation d’une Députée Européenne, candidates aux élections européennes et  femmes socialistes originaires d’autres pays.
Avec Mady Delvaux-Stehres
Org. : Femmes socialistes
Langue: FR

17h00

SPECTACLE Sofie Hagen  |  Salle Krieps

Tackling taboo subjects with charm, razor-sharp timing and a hugely likeable personality, Danish comedian Sofie Hagen is revered in her home country and across the UK.
Entrée: 22 € / réduit: 9 € / Kulturpass : 1,50 €
Langue : EN

VOM01.03.2018

Prévenir et éliminer – la précarité des femmes au Luxembourg

La plateforme d’action Journée internationale des femmes (JIF) met le focus sur la précarité féminine. La plateforme a élaboré un document qui reprend quelques domaines clefs en la matière.

A partir d’aujourd’hui et jusqu’au 8 mars, nous présenterons chaque jour un aspect voire une revendication en détail en rapport avec la précarité féminine et nous vous donnons rendez-vous le 8 mars entre 12 et 14 heures à la place d’Armes pour la grande mobilisation publique de cette année, les chantiers de l’égalité, pour apporter votre coup de pelle quant à nombreux chantiers en matière d’égalité entre les sexes qui restent encore à travailler !

 « La précarité est l’absence d’une ou plusieurs des sécurités permettant aux personnes et aux familles d’assumer leurs responsabilités élémentaires et de jouir de leurs droits fondamentaux. L’insécurité qui en résulte peut être plus ou moins étendue et avoir des conséquences plus ou moins graves et définitives. Elle conduit le plus souvent à la grande pauvreté quand elle affecte plusieurs domaines de l’existence qu’elle tend à se prolonger dans le temps et devient persistante, qu’elle compromet gravement les chances de reconquérir ses droits et de ré-assumer ses responsabilités par soi-même dans un avenir prévisible. »[1]

J.WRESINSKI. Grande pauvreté et précarité économique et sociale. Paris, Journal Officiel, 1987, p 14.

Notre document se base sur l’étude de publications sur le sujet tout comme sur des consultations ciblées d’acteur-e-s sur le terrain.

Consciente de la dimension multifactorielle de la précarité au féminin, nous ne prétendons pas recouvrir l’intégralité des facteurs à prendre en compte. Le document se concentre sur une série d’éléments identifiés comme étant de grande importance, à savoir, le marché du travail, les pensions de vieillesses, le revenu minimum garanti, les familles monoparentales, les ressortissantes de pays tiers, la santé et le logement.

Marché du travail

L’autonomisation des femmes est une condition essentielle à la réalisation de l’égalité entre femmes et hommes.Les femmes au Luxembourg ont-elles le même degré d’autonomie que les hommes ? Qui dit autonomie pense bien entendu à la capacité de tout-e un-e chacun-e de subvenir à ses propres besoins, donc à l’autonomie financière.

Le plan d’égalité des femmes et des hommes 2015-2018 du gouvernement mentionne l’égalité dans l’emploi parmi ses 6 priorités. Les mesures évoquées concernent exclusivement le programme des actions positives, donc une mesure de sensibilisation.

Le taux d’emploi est un des indicateurs souvent évoqués pour mesurer la participation des femmes et des hommes au marché du travail. [2]

Selon les statistiques de l’Organisation de Coopération et de développement Economiques (OCDE), au quatrième quarta de 2015[3], au Luxembourg, le taux d’emploi masculin se situait à 71,3% alors que le taux d’emploi féminin était à 60,8%, soit une différence d’environ 10 points. Si on considère ce taux en équivalent temps plein (ETP), la différence augmente fortement. En effet, nous notons alors un taux d’emploi masculin de 71,8% et un taux d’emploi féminin de 51,4%. Bien entendu, ces chiffres s’expliquent par le temps partiel, lequel se conjugue encore toujours au féminin. En effet, alors que la part des hommes actifs qui travaillent à temps partiel en 2015 était de 5,2%, celle des femmes actives se situait à 26,7%. Plus d’un quart des femmes salariées ont donc des emplois à temps partiel.

Selon le rapport « Quality of work, Luxembourg, 2017[4], presque 33% des femmes occupées à temps partiel travaillent entre 16 et 20 heures par semaine. La raison principale du travail à temps partiel pour les femmes est liée à leurs responsabilités personnelles et familiales (enfants, personnes âgées, …) : cela concerne 58% des femmes travaillant à temps partiel (contre 22% des hommes). La part des emplois à temps partiel est plus importante dans les professions peu qualifiées (58% des femmes travaillant dans les emplois non qualifiés travaillent à temps partiel, selon l’enquête sur les forces de travail 2015, contre 22% pour les professions intellectuelles et scientifiques).

Or, qui dit temps partiel, dit salaire partiel et pensions de retraite partielles !

S’il est vrai que les femmes ont investi le marché du travail, il est tout aussi vrai que les hommes n’ont pas fait de même par rapport à la sphère privée qui reste de l’apanage des femmes. Selon l’enquête sur l’emploi du temps (Statec), Les femmes consacrent environ 4h (3h53), soit deux fois plus que les hommes aux tâches ménagères et au soin des enfants. Après la naissance de leur premier enfant, 46% des femmes éligibles prennent le congé parental; contre 11%[5] des hommes éligibles (source: Valentova et Bia, 2013, LISER, Rapport pour le Ministère de la Famille).

Les conséquences de ces différences sont notamment la persistance d’une différence de salaire brut horaire et la ségrégation tant horizontale que verticale de notre marché du travail. En effet, en 2015, l’écart salarial entre femmes et hommes atteignait 5.5% au Luxembourg (Cet écart est calculé comme la différence entre le taux horaire brut des hommes et des femmes, en % du taux horaire brut des hommes, Eurostat).

Enfin, pour ce qui est du volet consacré au marché du travail, la plate-forme tient à évoquer le travail non déclaré. La nature de ce travail fait que nous ne disposons pas de statistiques précises sur ce phénomène. Personne ne peut toutefois nier son existence. Il est bien connu qu’un certain nombre de femmes effectuent des travaux « au noir » chez les particuliers.

Depuis quelques temps, un phénomène s’installe peu à peu au Luxembourg. Il s’agit de l’emploi de personnes munies d’un visa touristique et qui sont « engagées » sans être déclarées pour garder des personnes dépendantes.

Ces deux formes de travail clandestin touchent particulièrement les femmes qui se retrouvent sans couverture individuelle de la sécurité sociale et, bien souvent, avec des revenus inférieurs au salaire social minimum (SSM).

Selon diverses études, les personnes LGBT, tout en se voyant confrontées aux mêmes risques socio-économiques que les autres personnes, ont à faire face à des obstacles spécifiques en raison de leur orientation sexuelle/identité de genre. Elles sont, par conséquent, plus à risque à subir la précarité dès leur plus jeune âge.[6]

La plate-forme revendique :

  • l’individualisation de la fiscalité ;
  • l’information de fond sur et le contrôle de l’application des mesures retenues dans le Code du travail sur l’emploi de personnes enceintes, accouchées et allaitantes ;
  • la ratification et la mise en œuvre de la convention Organisation Internationale du Travail 156[7] sur les travailleurs ayant des responsabilités familiales ;
  • l’établissement obligatoire de plans d’égalité dans le secteur public ainsi que l’inscription obligatoire d’un plan d’égalité entre femmes et hommes dans toute convention collective – ces plans doivent comprendre une analyse du régime de rémunération et des actions de suivi ;
  • l’instauration de comptes épargne-temps.
  • le développement conséquent de structures d’accueil diversifiées et dotées de personnel qualifié et pour les enfants et les personnes dépendantes, condition sine qua non de la conciliation des responsabilités familiales et professionnelles pour femmes et hommes ;
  • l’amélioration des formations spécifiques à l’attention des délégué-e-s à l’égalité et l’introduction de formations sur l’égalité entre hommes et femmes à l’attention de toutes les délégations du personnel dans les programmes de l’Ecole Supérieure du Travail ;
  • la mise en place d’une campagne d’information et de sensibilisation sur le travail clandestin et les réseaux de traite des êtres humains s’adressant aussi bien aux potentiel-le-s employeurs/employeuses et au grand public ;
  • une étude d’envergure, ventilée par niveau de qualification, et prenant en compte les discriminations multiples, dont notamment celles en raison de l’orientation sexuelle et l’identité de genre, pour évaluer si le % élevé des femmes en travail à temps partiel est dû à un choix ou si c’est une exigence du marché du travail ;
  • campagnes régulières pour inciter les hommes au congé parental et à un partage équilibré des soins et tâches ménagères ;
  • un contrôle poussé visant à identifier et à sanctionner les « agences » par lesquelles les services de personnes sont proposés aux particuliers pour des travaux d’aide et de soin à domicile.

[1] J.WRESINSKI. Grande pauvreté et précarité économique et sociale. Paris, Journal Officiel, 1987, p 14.

[2] La plate-forme se base sur les statistiques de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) lesquelles sont systématiquement ventilées par sexe et renseignent sur un plus grand nombre d’indicateurs qui nous paraissent importants. Les derniers chiffres disponibles sont de l’année 2015, http://stats.oecd.org/index.aspx?queryid=54749

[3] Pour les 15-64 ans

[4] https://www.csl.lu/fr/publications-newsletters/publications

[5] En 2014, 20% des congés parentaux ont été pris par des hommes, source Doc parlementaire No 6935

[6] Voir notamment : https://williamsinstitute.law.ucla.edu/williams-in-the-news/beyond-stereotypes-poverty-in-the-lgbt-community/

[7] http://www.ilo.org/dyn/normlex/fr/f?p=NORMLEXPUB:12100:0::NO::P12100_INSTRUMENT_ID:312301

Pensions de vieillesse

Pour ce qui est des pensions de vieillesse, pour 2015, à 44% des pensions de vieillesse non-migratoires féminines vient s’ajouter un complément pour pension minimale (4,5% chez les hommes)[1]. Rappelons qu’en 2015, la loi prévoyait une pension mensuelle minimale de 1 726,135 EUR, due dans le cas d’un stage d’au moins 40 ans en périodes effectives ou complémentaires.

Les femmes ont non seulement des pensions de vieillesse inférieures à celle des hommes, mais elles en bénéficient aussi plus tard que ceux-ci. Selon le rapport annuel 2016 de l’Inspection Générale de la Sécurité sociale : « Durant 2015, 10 752 pensions nouvelles ont été attribuées à 5 612 hommes et 5 140 femmes. Les pensions de vieillesse représentent 59,0%, les pensions d’invalidité 18,1%. L’analyse par âge d’entrée en pension de vieillesse fait apparaître que 75% des hommes concernés ont droit à une pension de vieillesse anticipée, contre 61% seulement chez les femmes. A contrario, les hommes sont proportionnellement moins nombreux que les femmes à ouvrir le droit de pension de vieillesse à l’âge légal de 65 ans ; 24% contre 40%. Cette situation s’explique notamment par les interruptions de carrière, plus fréquentes chez les femmes, qui limitent la possibilité de retraites anticipées. »

La plate-forme considère que cette situation ne peut perdurer. Elle revendique :

  • le partage obligatoire des droits à pension en cas de divorce (pour les mariages actuels)

Cette mesure est à concevoir comme une mesure transitoire qui permettra de pallier aux défauts du système actuel qui entraîne des effets négatifs dans le seul chef des femmes qui ont soit réduit, soit interrompu leurs carrières professionnelles pour éduquer leur(s) enfant(s) alors que leurs conjoints ont non seulement eu la possibilité de faire évoluer leur carrière professionnelle, mais aussi de se constituer une carrière de droits à pension complète.

  • le partage obligatoire des droits à pension des époux (pour les mariages futurs)
  • l’individualisation des droits à pension

L’individualisation des droits à pension signifie qu’en cas d’interruption de carrière professionnelle, la carrière de droits à pension soit continuée sous forme de cotisations obligatoires. La plate-forme est parfaitement consciente que cette revendication implique des coûts directs pour les individus. Elle est toutefois d’avis que ceux-ci se justifient par l’évitement de coûts dans le temps à seule charge des femmes. En effet, ce sont elles qui, comme nous l’avons vu, bénéficient de pensions personnelles réduites et qui, bien plus souvent que les hommes, sont obligées de prolonger leur carrière professionnelle afin de parfaire leurs périodes de stage.

[1] Source : Rapport de l’Inspection Générale de la Sécurité sociale 2016, http://www.statistiques.public.lu/fr/actualites/conditions-sociales/sante-secu/2017/01/20170113/20170113.pdf

Revenu Minimum Garanti (RMG)

En 2016, nous retrouvons 11 050 femmes et 9 619 hommes parmi les 20 669 bénéficiaires du RMG[1]. 74,7%[2] des ménages de femmes dispensées pour garde d’enfants sont des femmes vivant seules avec leurs enfants. Cette dispense est prévue expressément par l’article 14 de la loi actuellement en vigueur. Le projet de réforme en cours prévoit également une dispense, mais en d’autres termes : « la personne qui élève un enfant pour lequel elle touche des allocations familiales, lorsque des motifs sérieux par rapport à l’enfant s’opposent à l’accomplissement des mesures énumérées à l’article 17 »

La plate-forme constate qu’’il n’est donné aucune indication sur ce que seraient « des motifs sérieux », ni sur l’instance qui en décide. Elle constate également que la dispense ne concerne que les mesures d’activation.

La plate-forme revendique :

  • que la future indemnité « REVIS » reste garantie dans le cadre des mesures d’activation quand les femmes ne peuvent accepter un travail ou suivre une formation en raison de la garde d’un ou plusieurs enfants quand elles apportent la preuve que cette garde ne peut être assurée par des tiers.

[1] http://www.gouvernement.lu/6863015/2016-rapport-activite-snas.pdf

[2] 3 434 femmes avec enfants en âge scolaire et 149 femmes avec des enfants à élever/personnes à soigner figuraient parmi les 11 050 femmes dispensées en 2016.

Familles monoparentales

En 2015, le taux de risque de pauvreté se situait à 15,3% au Luxembourg.[1] Pour les familles monoparentales, ce risque s’élève à 44,6% ! La publication « Panorama social 2016 » retient : « Le Luxembourg affiche l’une des pires performances européennes en la matière. En effet, seules Malte et la Lituanie ont des risques de pauvreté (pour monoparentaux) plus élevés que le Grand-Duché ».

Il est absolument urgent de venir en aide aux familles monoparentales qui sont, rappelons-le, à forte majorité constituées de femmes avec enfants. En 2016, elles représentaient 82,7% des familles monoparentales.[2] Il y va d’une question d’égalité en termes de genre, mais également d’un enjeu sociétal majeur car ces enfants sont les adultes de demain.

La plate-forme revendique :

  • un allégement conséquent de la charge fiscale des familles monoparentales par le biais de l’octroi de la classe d’impôts 2 ;
  • l’instauration d’un système de garde pour enfants flexible et gratuit qui devra également pouvoir accueillir les enfants en cas de maladie du/de la parent-e ;
  • un soutien financier plus conséquent pour les sortir de la précarité ;
  • une implication/responsabilité financière des pères de ces enfants mieux définie ;
  • une meilleure collaboration entre les différents services et intervenant-e-s et une prise en compte des différentes facettes d’une situation.

[1] http://www.statistiques.public.lu/fr/actualites/conditions-sociales/conditions-vie/2016/03/20160325/CSLpanoramasocial2016.PDF

[2] http://www.statistiques.public.lu/catalogue-publications/regards/2016/PDF-03-2016.pdf

Familles monoparentales

En 2015, le taux de risque de pauvreté se situait à 15,3% au Luxembourg.[1] Pour les familles monoparentales, ce risque s’élève à 44,6% ! La publication « Panorama social 2016 » retient : « Le Luxembourg affiche l’une des pires performances européennes en la matière. En effet, seules Malte et la Lituanie ont des risques de pauvreté (pour monoparentaux) plus élevés que le Grand-Duché ».

Il est absolument urgent de venir en aide aux familles monoparentales qui sont, rappelons-le, à forte majorité constituées de femmes avec enfants. En 2016, elles représentaient 82,7% des familles monoparentales.[2] Il y va d’une question d’égalité en termes de genre, mais également d’un enjeu sociétal majeur car ces enfants sont les adultes de demain.

La plate-forme revendique :

  • un allégement conséquent de la charge fiscale des familles monoparentales par le biais de l’octroi de la classe d’impôts 2 ;
  • l’instauration d’un système de garde pour enfants flexible et gratuit qui devra également pouvoir accueillir les enfants en cas de maladie du/de la parent-e ;
  • un soutien financier plus conséquent pour les sortir de la précarité ;
  • une implication/responsabilité financière des pères de ces enfants mieux définie ;
  • une meilleure collaboration entre les différents services et intervenant-e-s et une prise en compte des différentes facettes d’une situation.

[1] http://www.statistiques.public.lu/fr/actualites/conditions-sociales/conditions-vie/2016/03/20160325/CSLpanoramasocial2016.PDF

[2] http://www.statistiques.public.lu/catalogue-publications/regards/2016/PDF-03-2016.pdf

Ressortissantes de pays tiers

Par ressortissantes de pays tiers la plate-forme entend les femmes immigrées, exilées et demandeuses de protection internationale.

Bien qu’il n’existe logiquement aucune statistique sur le sujet, il existe des cas où des femmes sont obligées par leur partenaire d’enchaîner des grossesses dans le but de les isoler de la population résidente et ainsi freiner leur éventuelle éducation et autonomisation. La violence domestique fait bien souvent, tout comme pour les résident-e-s, partie de la vie quotidienne de ces femmes qui, en raison de leur situation vulnérable, sont extrêmement désarmées pour faire face à ces violences. Les femmes réfugiées restées sans nouvelles de leurs conjoints en raison des conflits qu’elles ont fuis se trouvent dans l’impossibilité d’obtenir le divorce qui leur permettrait de « refaire librement » leur vie dans le pays d’accueil. Tout comme les hommes, les femmes ont un besoin en formation, ce aussi bien linguistique que professionnelle. Au contraire des hommes, la charge d’enfants et les convictions patriarcales les empêchent souvent de prendre part à des formations. Sans formations, elles ne pourront accéder au marché du travail et risqueront de rester dépendantes des services sociaux.

La plate-forme revendique :

  • l’information systématique des femmes sur leurs droits ;
  • l’ouverture systématique de dossiers individuels afin de ne pas lier le destin des femmes à celui de leurs époux ;
  • un dépistage systématique d’éventuelles violences domestiques et la prise en charge spécifique des victimes et des enfants ;
  • l’accès aux chèques services afin de permettre l’accès à la garde d’enfants afin de pouvoir suivre des formations.

Santé

Le Luxembourg a un système de sécurité sociale qui couvre une grande partie des personnes qui vivent sur son territoire. Toutefois, les personnes qui n’ont pas de titre de résidence n’ont pas de couverture sociale.

Témoignage recueillis par l’association « Médecins du Monde » :

Jusqu’en juillet 2017, Sophie[1] est venue souvent au Centre médical de Bonnevoie. Elle a 29 ans, est originaire d’un pays de l’UE et « vit dans la rue depuis longtemps, ici et là-bas, avec comme seul bien son caddy rempli d’histoire ». La solitude de Sophie a touché Isabelle, assistante sociale chez Médecins du Monde. Sophie est souvent revenue la voir pour être écoutée, mais pas seulement : « J’y vais assez souvent, ils m’aident pour mon estomac. Ils sont très réconfortants, ils donnent ce qu’on a besoin, c’est très gentil, ils ont mis fin à ma souffrance… » Aujourd’hui, Sophie ne vient plus. Elle a sûrement tenté sa chance ailleurs.

Sophie n’est pas seule à être dans une telle situation de précarité.

La plate-forme s’inquiète aussi particulièrement de la situation des femmes avec handicap pour lesquelles la précarité entraine de graves conséquences.

La plate-forme revendique :

  • la mise en place d’un système de protection sociale – qui prend aussi en compte la détresse psychique – incluant toutes les femmes vivant au Luxembourg, indépendamment de leur statut administratif ;
  • la généralisation du tiers-payant ;
  • l’accompagnement spécifique pour les femmes en situation de handicap.

La santé sexuelle, affective et reproductive concerne particulièrement les femmes. En situation de précarité et de privation matérielle, le choix de la contraception dépend forcément de son coût. Ainsi, la pose d’un stérilet, d’un patch ou d’un implant, pourtant des moyens de contraception fiables et de longue durée, pose particulièrement problème.

Dans le même contexte, il faut évoquer le prix à payer pour les serviettes hygiéniques, tampons et cups, articles de première nécessité pour toute femme qui toutefois ne sont pas taxés au taux de TVA réduit.

Enfin, la plate-forme s’inquiète du degré d’accès des femmes précaires aux mesures de dépistage et de soins des maladies sexuellement transmissible.

La plate-forme revendique :

  • l’accès gratuit à la contraception sans limite d’âge ;
  • l’application du taux réduit de la TVA aux produits tels que les serviettes, les tampons et les cups ;
  • la garantie d’accès à l’information, le dépistage et les soins axée spécifiquement sur les femmes en situation de précarité.

[1] Prénoms changés pour respecter l’anonymat des patientes

Logement

Il est impossible de traiter de la précarité sans aborder le problème général du logement au Luxembourg. Problème qui est d’une gravité toute particulière pour les personnes qui sont en situation de précarité.

Les facteurs qui amplifient la situation de précarité des femmes sont multiples. La plate-forme en a abordé plusieurs dans ce document. Pouvoir disposer d’un logement décent est de prime importance.

Jeudi, Chantal s’est présentée pour voir le médecin. Cette Luxembourgeoise de 54 ans, soignée, habillée simplement mais avec goût, habite « chez une copine ». Avant, elle travaillait. Avant, elle payait son loyer. Avant, elle avait une carte de sécurité sociale. Mais après une période de chômage, puis un temps de RMG… la voici dans l’impossibilité de payer son loyer. « J’ai été mise dehors par l’huissier. Et je suis en attente d’un logement depuis. On m’oblige à vivre au Foyer Ulysse pour avoir droit au RMG, mais je ne veux pas, je n’y arrive pas : un dortoir avec d’autres femmes ayant toutes sortes de problèmes… » Chantal a donc préféré rester chez son amie qui l’héberge temporairement.

Cette solution n’est pourtant pas la bonne puisque, depuis cette décision, Chantal ne reçoit plus le RMG. Refusé. Sans revenus, sans adresse et sans protection sociale, Chantal a pu se faire soigner chez Médecins du Monde. Elle y bénéficie aussi d’un soutien psychologique. »

En matière de logement, la plate-forme revendique :

  • la création et la mise à disposition de logements accessibles adaptés au nombre d’enfants pour familles monoparentales ;
  • la promotion de « logements de 2e phase » pour les victimes de violence domestique ;
  • l’augmentation de l’offre de transports publics en général et en particulier en milieu rural où le coût du logement est souvent moins élevé que dans les villes.