8. Mäerz

Internationale Fraendag

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JIF 2015: Nachtmarsch

Les femmes dans toute leur diversité et en solidarité avec toutes les femmes

Le 7 mars 2015 nous marcherons dans les rues de la ville de Luxembourg pour dénoncer toutes les formes de violence envers les femmes. Cette marche de nuit, qui marquera l’ouverture des activités organisées dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes, invite toutes les femmes, lesbiennes, trans*, intersexuéEs à marcher côte à côte en guise de soutien à toutes celles au Luxembourg et dans le monde, qui ont subi des violences, qui sont harcelées tous les jours et qui sont susceptibles de faire l’expérience de ces violences à cause de leur sexe, de leur identité de genre ou de leur orientation sexuelle.
Quelle femme n’a pas été harcelée, un jour, dans la rue ? Quel que soit son physique et son âge, les femmes sont systématiquement renvoyées à leur apparence et à leur condition de femme.
Nous réclamons le droit de marcher dans la rue – de jour comme de nuit – sans nous faire insulter et sans devoir être accompagnées par un homme. Nous voulons être respectées en tant qu’individues et pouvoir marcher telles que nous sommes.

Libres, majeures et vaccinées, pas besoin d’être escortées ! – slogan féministe

Nous voulons nous habiller comme cela nous plaît, sans devoir écouter les commentaires inappropriés sur notre tenue vestimentaire et sans devoir nous justifier. Que nous portions des mini-jupes, des baggys, des jeans, des robes, un foulard, un voile, des chaussures plates ou à talons, que nous soyons maquillées ou pas, que nous ayons les cheveux longs ou la tête rasée, que nos corps aient un handicap ou pas, que nous correspondions aux critères de féminité ou non, nous voulons que cessent le #bodyshaming et le #slutshaming. « Oui ok, mais t’as vu comment elle était habillée ?! ». Les vêtements d’une femme ne sont pas une invitation : « Stop asking people’s clothes to have sex with you and start asking people » – Anna Binkowitz

Nous dénonçons l’objectification des femmes, nous ne sommes pas des objets de convoitise ! Respect de la personne est notre mot d’ordre: ni invisibles, ni disponibles ! Nous ne voulons plus entendre des remarques par rapport à nos corps et nous en avons marre des moqueries qui servent à nous disqualifier et à nous rabaisser. Nous ne voulons plus entendre des propos violents comme : « T’es bonne, tu suces ? – Tu ne veux pas ? Tu n’es qu’une grosse conne, sale pute t’es moche ! »

Nous voulons des allié-e-s, des personnes qui nous prennent au sérieux. « T’exagères, c’est un compliment ! Il voulait juste te draguer gentiment. » S’il n’y a pas de consentement c’est une agression et un manque de respect pour la personne concernée. Le harcèlement de rue est loin d’être un fait isolé qui ne concernerait que quelques femmes. Il s’agit d’un outil puissant du patriarcat pour renvoyer les femmes là où elles devraient « traditionnellement » se trouver : au foyer, confinées à la sphère privée (qui est loin d’être un lieu protégé). « Elle l’a bien cherché, elle n’avait qu’à ne pas se promener seule dans la rue le soir. » est une façon de faire culpabiliser les femmes et de leur faire porter la responsabilité de l’agression #victimblaming

Ce sentiment d’insécurité que nous éprouvons et la culture de la peur nous contraignent dans notre mobilité. Nous avons besoin de stratégies d’évitement, afin de nous sentir à l’aise quand nous marchons seules dans la rue. « Oh, mais ce n’est que de la drague, souris ! T’es coincée ! ». Le harcèlement « ordinaire » – vécu au quotidien, banalisé, passant pour anodin – a des conséquences bien réelles sur nos vies. Finissons-en avec la décrédibilisation des femmes et avec ces rappels à l’ordre sexués systématiques, nous rappelant la possibilité d’agressions plus graves, notamment sexuelles. La rue nous appartient aussi ! #ReclaimTheNight

Cette marche de nuit servira à dénoncer ces attaques subies quotidiennement par les femmes : sifflements, regards insistants, provocations, remarques, insultes, diffamation, humiliations, menaces verbales, dégradations, déconsidérations, attouchements, viols, atteintes physiques, violences sexuelles, discriminations, machisme, … Malheureusement ces attaques ne se limitent pas uniquement à la rue et les différentes formes de violence ont des conséquences sur la santé des femmes et sur leur estime de soi. Sans vouloir donner des leçons aux femmes dans d’autres parties du globe, sans vouloir leur imposer notre mode de vie, nous envoyons un message de solidarité et de soutien aux luttes des femmes, lesbiennes, trans*, intersexuéEs du Luxembourg et dans le monde, peu importe les décisions de vivre leur vie, de prendre soin de leur corps ou non, de le maquiller, voire le transformer ou pas, d’adhérer à une croyance ou non, peu importe le choix de l’emploi, de travailler ou non, d’avoir des enfants ou pas, de comment concilier les différents temps de vie.

C’est pourquoi le 7 mars nous marcherons, toutes ensemble, pour montrer que nos corps sont les nôtres et qu’ils ne peuvent pas être appropriés : ni par nos maris, frères, amis, compagnons ; ni par les institutions médicales ; ni par l’Etat ; ni par les proxénètes ; ni par la police ; ni par les médias ; ni par l’église et les religions ; ni par personne. Solidaires, nous aspirons à un monde où chacune décide pour elle-même et nous nous rebellerons contre toute atteinte à notre dignité – ici et partout dans le monde.

“I am not free while any woman is unfree, even when her shackles are very different from my own.” – Audre Lorde

Le 7 mars nous marcherons toutes ensemble et nous ferons entendre nos voix, nous serons bruyantes et nous investiront les rues du Luxembourg. Nos corps seront partout, nos voix seront fortes.

Loud and proud ! Fières et pas prêtes à se taire ! – slogans féministes